Newsletter de la Fondation François Sommer / Pôle Nature - Juin 2020
 
 
CONCILIUM
 
Conflits Homme / Faune sauvage
La Fondation François Sommer soutient
5 programmes d’action et de recherche
Les lauréats se partagent une dotation de 488 879 €
 
La Fondation François Sommer a choisi de soutenir des organismes de recherche et des associations proposant des solutions pour prévenir, réduire et apaiser les conflits Homme – Faune sauvage en France, dans le cadre de son deuxième appel à projets 2020-2023 (1). La sélection a été opérée par le Comité Nature de la Fondation (2) parmi 72 projets initialement reçus en octobre 2019.
 
Loups / éleveurs dans le Var
 
© CERPAM
 
 
Structure pilote : l’Association des éleveurs de Canjuers, en partenariat avec le Centre d’Etudes et de Réalisations Pastorales Alpes-Méditerranée (CERPAM), la Chambre d’Agriculture du Var, la Fédération Départementale des Chasseurs du Var, l’Office Français de la Biodiversité (OFB), le réseau scientifique COADAPHT (COADAptation entre Prédateurs et Humains dans leurs Territoires : INRA, CNRS, Montpellier SupAgro).

Résumé du projet : Les éleveurs du plateau de Canjuers, plus grand camp militaire d’Europe, font face à une prédation particulièrement forte dans les limites du camp entrainant ainsi un transfert de leurs activités vers des zones perçues comme moins vulnérable, hors camp. Pourtant, le sylvo-pastoralisme est un des outils forts sur lequel l’Armée compte pour garantir un entretien efficace des espaces ouverts et un bon niveau de consommation de la strate herbacée, vecteur majeur de propagation des incendies. L’étude proposée (3 ans) et réalisée par les 34 éleveurs et groupements pastoraux, réunis au sein de l’association des éleveurs de Canjuers, vise à faire baisser le niveau de prédation des loups (Canis lupus) sur leurs troupeaux en proposant une combinaison d’actions ayant un effet sur la vulnérabilité des lieux de pâturage et sur l’adaptabilité des loups. Les études visent à mieux comprendre le travail des collectifs de chiens dans un contexte où l’homme est absent.
 
Budget total : 414 000 € dont 90 000 € financés par la Fondation François Sommer
 
Choucas des tours / agriculteurs en Bretagne
 
 
 
© Sébastien Dugravot
 
 
Structure pilote : L’Université de Rennes 1, en partenariat avec les Directions Départementales des Territoires et de la Mer (DDTM) des Côtes-d’Armor, du Finistère et du Morbihan, les Chambres d’Agriculture de Bretagne, l’Office Français de la Biodiversité (OFB).

Résumé du projet : Le Choucas des tours (Corvus monedula) présente un régime alimentaire omnivore de type opportuniste et est régulièrement observé en milieu agricole où il s’alimente aux dépens de différentes cultures (blé, maïs, choux, etc.), en provoquant des nuisances jugées très importantes par la profession agricole. En région Bretagne, la soudaine augmentation des effectifs de Choucas, associée aux dégâts occasionnés sur les cultures, ont entrainé la mise en place depuis 2007 d’opérations de régulation dans le cadre de dérogations à l’interdiction de destruction de cette espèce protégée. Bien qu’augmentant chaque année, les quotas de prélèvements attribués n’ont pas permis d’améliorer la situation. Il est aujourd’hui indispensable de trouver des solutions efficaces pour apaiser la situation.
Le présent projet a pour but d’acquérir des connaissances sur la bio-écologie du Choucas des tours, de comprendre le fonctionnement de sa population bretonne et sa dynamique démographique, afin d’améliorer l’efficacité des mesures de gestion.

Budget total : 190 756 € dont 100 000 € financés par la Fondation François Sommer.
 
Lynx boréal / proies et chasseurs dans le Jura
 
© Michaël Marillier & Jean Arbell
 
 
Structure pilote : Fédération Départementale des Chasseurs du Jura, en partenariat avec les Fédérations Départementales des Chasseurs de l’Ain et de la Haute-Savoie, l’Office Français de la Biodiversité, le Laboratoire CEFE-CNRS, l’Université de Nanterre.

Résumé du projet : Après avoir disparu du territoire national, le lynx boréal (Lynx lynx) a fait son retour en France dans les années 1990, via la Suisse qui l’avait réintroduit dès le début des années 70. Le lynx boréal est aujourd’hui une espèce protégée dont l’aire de présence est à 80 % située dans le massif jurassien, ce qui lui confère un fort enjeu de conservation. Le régime alimentaire de ce félin est composé jusqu’à 80 % de chevreuils et de chamois. Ces ongulés sont également soumis à des plans de chasse et à une activité cynégétique fortement ancrée localement. Ainsi, ces doubles prélèvements peuvent ponctuellement être à l’origine d’une perception de concurrence de la part de la communauté cynégétique et indirectement d’une mauvaise acceptation du lynx.
Le Programme Prédateur Proies Lynx (PPP Lynx) s’inscrit sur une durée de 10 ans et a pour vocation d’améliorer les connaissances des effets cumulés de la chasse et de la prédation par le lynx boréal sur les mêmes populations de chevreuils et de chamois, dans un contexte de conservation du félin. Ce programme est une occasion d’acquérir des connaissances sur les enjeux sociaux associés à la conservation du lynx et de ses proies. Cette étude de 3 ans, intégrée au PPP Lynx, se déroule dans le cadre d’une thèse de doctorat. Elle vise à acquérir une connaissance précise du fonctionnement de l’écosystème autour des relations prédateurs (chasseurs-lynx) – proies. Ces acquisitions permettront, en association avec les autres projets du PPP Lynx, d’améliorer la cohabitation entre la chasse et le lynx boréal. Des actions de vulgarisation des résultat d’études sont également prévues.

Budget total : 299 389 € dont 100 000 € financés par la Fondation François Sommer.
 
Ours brun / éleveurs dans les Pyrénées
 
© Laboratoire GEODE et Association Dissonances
 
 
Structure pilote : Laboratoire GEODE (Géographie de l'environnement) – CNRS, en partenariat avec le Laboratoire CEFE (Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive) -CNRS, McGill University (Canada), la Direction Départementale des Territoires de l’Ariège, l’Office Français de la Biodiversité (OFB), les Groupements Pastoraux.

Résumé du projet : Le retour des prédateurs en Europe et notamment en France questionne notre capacité à coexister avec le reste du vivant. D’une durée de trois ans, ce projet s’inscrit dans ce contexte et se fonde sur une première année d’étude exploratoire menée en 2019 sur l’estive d’Ourdouas en Ariège. En se focalisant principalement sur 3 estives, le projet se propose d’étudier et d’agir sur les relations entre ours brun (Ursus arctos) et pastoralisme au plus proche des territoires. Il s’agit de comprendre comment transhumants et ours brun partagent un même espace et comment ils interagissent autour de l’enjeu de prédation et des mesures de protection des troupeaux. Un dispositif de pièges photographiques, l’équipement GPS du troupeau, le suivi des estives par caméra thermique et l’échantillonnage génétique devraient permettre de mieux saisir le comportement de l’ours brun mais aussi des brebis et des chiens de protection.
La deuxième composante du projet répond à un enjeu de médiation. L’objectif est de créer les espaces nécessaires à la mise en discussion des résultats et à leur valorisation : sessions de restitution des résultats aux échelles locales et régionales, mise en place d’outils d’animation, exposition photographique, site internet dédié, dépliant résumant les principaux objectifs et résultats du projet.

Budget total : 202 089 € dont 100 000 € financés par la Fondation François Sommer.
 
Lémurs bruns / agriculteurs à Mayotte
 
© Laurent Tarnaud
 
 
Structure pilote : Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) - UMR Éco-anthropologie, en partenariat avec l’Office National des Forêts, le Conseil Départemental de Mayotte - Direction de l'Environnement, du Développement Durable et de l'Energie, l’Université de la Réunion.

Résumé du projet : A Mayotte, l’accroissement rapide de la population humaine associé à la déforestation et la fragmentation des milieux forestiers intensifient les interactions avec la faune sauvage, notamment avec les espèces frugivores. Cette concurrence est particulièrement marquée s’agissant du lémur brun de Mayotte (Eulemur fulvus), primate frugivore protégé et emblématique de la conservation sur l’île. Les agriculteurs locaux dont les exploitations sont souvent très petites et majoritairement vivrières, se plaignent des dégâts causés par cette espèce. Le projet d’une durée de 2 ans a pour objectif de documenter l’interaction agriculteurs-lémuriens à partir de données ethnologiques, faunistiques et écologiques, dans la perspective d’une remédiation impliquant un ensemble d’acteurs locaux, institutionnels et non institutionnels. Il vise à acquérir trois grands types de connaissances : 1) Déterminer les caractéristiques éco-éthologiques et physiologiques (alimentation et besoins énergétiques) du lémur brun de Mayotte de même que les dynamiques démographiques (densité de population, composition des groupes, survie à un an) de cette espèce ; 2) Evaluer les dégâts causés localement aux cultures vivrières par ce primate frugivore en lisière des réserves forestières ; 3) Dégager les ancrages culturels à partir desquels les institutions locales peuvent articuler des actions de conservation de l’espèce dans le respect des pratiques agricoles.
Les résultats de cette étude contribueront à remédier à l’insécurité alimentaire des petits cultivateurs (vivriers et de rente) et de maintien de la biodiversité.

Budget total : 186 000 € dont 98 879 € financés par la Fondation François Sommer.
 
 
(1) Le 1er appel à projets (2017-2021) conduit par le Pôle Nature de la Fondation François Sommer avait pour objectifs de promouvoir la gestion durable de la nature, en particulier de la faune sauvage, en encourageant l’un ou plusieurs des secteurs d’intervention suivants : l’amélioration de la connaissance du vivant, les actions de conservation et l’expertise de terrain, la formation et l’éducation.

(2) L’équipe du Pôle nature de la Fondation François Sommer est soutenue et conseillée dans ses actions et orientations stratégiques par 14 personnalités qualifiées composant le Comité Nature, nommé pour 3ans. En savoir plus
 
 
Fondation François Sommer
60-62 rue des Archives 
75003 Paris
 
Contact : François Chemel - Directeur de la communication - f.chemel@chassenature.org
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