Résultats

Projet 2 : Cartographie de la pression de chasse et de la présence du lynx

Suivi des lynx par piégeage photographique sur le site d’étude du Jura

Mise à jour : 23/04/2024

Le suivi photographique des lynx fréquentant les sites d’étude est une action prioritaire du projet. 

 

 En effet, les objectifs de ce suivi sont :  

  • Identifier les lynx fréquentant la zone d'étude et leur statut (résident / en transit durant le rut ou la dispersion);
  • Etablir des cartes de "probabilité de présence" (modèles d'occupancy) basés sur la comparaison des détections de lynx avec les variables environnementales en présence. La finalité est d'utiliser ces cartes dans l'analyse du fonctionnement des populations d'ongulés;
  • Collecter des données sur l’espèce (preuves de reproduction, évolution du nombre d’individus, estimation des densités, etc.).  

Lynx photographié par un bénévole impliqué dans le suivi © A. DEROZELynx photographié par un bénévole impliqué dans le suivi © A. DEROZE

1. Méthodologie  

 

L’échantillonnage

 Le dispositif de piégeage photographique est basé sur un maillage 2.5x2.5 km au sein duquel est réparti un réseau de pièges photographiques doubles (deux pièges photographiques installés l'un en face de l'autre dans le but de photographier les deux flancs de l’individu) ou simple selon les objectifs.

Ce réseau de suivi est continu dans le temps sur certaines périodes données. Il est centré sur les zones de captures d’ongulés afin de relier la présence du lynx au suivi des chevreuils et chamois marqués.  

 

Les périodes de suivis menées jusqu’à présent sur le site du Jura sont les suivantes : 

 

Objectifs Période de suivi continu Surface suivie
 Suivi initial : identifier les individus « résidents » sur une zone assez large et une période assez longue 06/2016 – 10/2017 soit  1 an et 4 mois 20 mailles de 2.7 x 2.7 km - 145.8 km²
Suivi 2 : mettre à jour les connaissances des individus 10/2019 – 03/2020 soit 6 mois 17 mailles de 2.5 x 2.5 km  1- 106.25 km²
Suivi 3 : mettre à jour les connaissances des individus 10/2020 – 04/2021 soit 6.5 mois 19 mailles de 2.5 x 2.5 km - 118.75 km²
Suivi 4: mettre à jour les connaissances des individus 10/2021 - 04/2022 soit 6.5 mois 19 mailles de 2.5 x 2.5 km - 118.75 km²
Suivi 5: mettre à jour les connaissances des individus et établir des cartes de "probabilité de présence " (modèles d'occupancy) 10/2022 - en cours 19 mailles de 2.5 x 25 km (soit 118 .75 km²) subdivisées en mailles de 1.25 km de côté

1 : Passage d’un échantillonnage avec des mailles de 2.5 km de côté tel que préconisé par le KORA.

 

Le choix de la période automnale et début d’hiver permet de détecter les éventuelles reproductions et de mettre à jour le référentiel des lynx fréquentant les sites d’études. Cela permettra également d’estimer la pression de « présence », de façon concomitante à l’estimation de la pression de chasse. 

 Dispositif de piégeage photographique utilisé en 2019-2020

 

 Exemple du dispositif de piégeage photographique utilisé en 2019-2020

 

 L’identification des lynx

Chaque lynx dispose d’un motif de tâches unique permettant de l’identifier lorsque l’on dispose d’une photographie de chaque flanc de l’animal.

Ainsi, toutes les photographies réalisées dans le cadre du projet sont transmises au Réseau Loup Lynx qui, grâce à un logiciel d’identification notamment, identifie chaque individu lorsque la qualité de l’image le permet.  

Procédure d'identification des lynx - © OFB

 

Procédure d'identification des lynx - © OFB  

2. Résultats

Les résultats des campagnes photographiques pour le site d’études du Jura sont représentés ci-après :  

 

Résultats du piégeage photographique sur le site d’études du Jura

Suivi

Période de suivi continu Surface suivie Nombre d’individus identifiés1
Suivi initial 06/2016 – 10/2017 soit 1 an et 4 mois 20 mailles de 2.7 x 2.7 km - 145.8 km²

20 individus (dont jeunes dépendants) :

- 3 femelles (dont 2 suitées de jeunes en 2016 et en 2017)

- 6 mâles

- 11 de sexe non déterminé

Suivi 2 10/2019 – 03/2020 soit 6 mois 17 mailles de 2.5 x 2.5 km - 106.25 km²

14 individus (dont jeunes dépendants) :

- 2 femelles (dont une suitée de jeunes au moins)

- 4 mâles

- 8 de sexe non déterminé

Suivi 3 10/2020 – 04/2021 soit 6.5 mois 19 mailles de 2.5 x 2.5 km - 118.75 km²

14 individus (dont jeunes dépendants) 

- 3 femelles (dont une suitée de jeunes)

- 3 mâles

- 8 de sexe non déterminé

Suivi 4   10/2021 - 04/2022 soit 6.5 mois  19 mailles de 2.5 x 2.5 km - 118.75 km²

15 individus (dont jeunes dépendants)

- 4 femelles (dont 3 suitées de jeunes)

- 6 mâles

- 5 de sexe non déterminé

 Suivi 5  10/2022 - en cours 19 mailles de 2.5 x 25 km (soit 118 .75 km²) subdivisées en mailles de 1.25 km de côté (38 pièges photos) 

25 individus (dont jeunes dépendants)

- 6 femelles (dont 2 suitées de jeunes en 2022 et 3 en 2023)

- 6 mâles

- 13 de sexe non déterminé 

1 : Si l’individu n’est identifié que grâce à un flanc et qu’il est impossible d’affirmer qu’il s’agit d’un lynx différent, il n’est pas inclus dans l’effectif.  

 

L’ensemble des suivis ont permis de récolter respectivement 269, 74, 172, 179 et 360  événements photographiques sur chaque période.  

 

En moyenne, nous comptons 6 lynx « résidents » au regard de leur détection sur tous les mois de l’année. Cela correspond à des individus dont les domaines vitaux sont au moins pour partie inclus sur le site d'étude. 

L'écart avec le nombre plus conséquent de détections s'explique par le passage de lynx en dispersion ou des déplacements plus importants durant le rut.

 

 

Les cartes ci-dessous illustrent à titre d'exemple les zones de détection de ces lynx « résidents » en 2019-2020 et 2020-2021

 

 Il est évidemment important de noter que les domaines vitaux des individus photographiés sont bien plus vastes que la surface de la zone d’études. En effet le lynx est un animal territorial. Dans le Jura, en moyenne, les mâles occupent des domaines vitaux allant de 260 à 280 km² et les femelles de 150 à180 km² (source : OFB). Les territoires d’individus du même sexe sont généralement adjacents les uns des autres avec peu de recouvrement. Le domaine vital d’un mâle peut recouper celui de plusieurs femelles.  Il est évidemment important de noter que les domaines vitaux des individus photographiés sont bien plus vastes que la surface de la zone d’études. En effet le lynx est un animal territorial. Dans le Jura, en moyenne, les mâles occupent des domaines vitaux allant de 260 à 280 km² et les femelles de 150 à180 km² (source : OFB). Les territoires d’individus du même sexe sont généralement adjacents les uns des autres avec peu de recouvrement. Le domaine vital d’un mâle peut recouper celui de plusieurs femelles.

 

Il est évidemment important de noter que les domaines vitaux des individus photographiés sont bien plus vastes que la surface de la zone d’études. En effet le lynx est un animal territorial. Dans le Jura, en moyenne, les mâles occupent des domaines vitaux allant de 260 à 280 km² et les femelles de 150 à180 km² (source : OFB). Les territoires d’individus du même sexe sont généralement adjacents les uns des autres avec peu de recouvrement. Le domaine vital d’un mâle peut recouper celui de plusieurs femelles.

Le nombre d’individus total fréquentant la zone est supérieur puisqu’il inclut les lynx de passage sur la zone durant le rut ou lors des phases de dispersion.  

  

À long terme, ces données sont intéressantes en termes de suivi de l’espèce.    

 

F39_060, mâle

 

F39_060, mâle "résident" sur le site d'études du Jura © FDC01,39,74, OFB, CNRS

Le suivi photographique permet également d'illustrer certains comportements remarquables. En l'occurrence, une femelle photographiée à plusieurs reprises avec des rongeurs dans la gueule. Sans doute nourrissait-elle ses jeunes avec ? © FDC01,39,74, OFB, CNRS

 

Le suivi photographique permet également d'illustrer certains comportements remarquables. En l'occurrence, une femelle photographiée à plusieurs reprises avec des rongeurs dans la gueule. Sans doute nourrissait-elle ses jeunes avec ? © FDC01,39,74, OFB, CNRS