Publications scientifiques

Effets de la prédation (naturelle par Lynx et anthropique par la chasse) sur l’utilisation de l’espace par le chamois et le chevreuil et les conséquences sur la végétation

En 2022, Clarisse GOUDET, dans le cadre de son stage de fin d’études de Master 2 Biodiversité-Écologie-Évolution, a réalisé un stage coencadré par l’OFB- Direction Recherche et Appui Scientifique (Sonia SAÏD et Clément CALENGE) et les FDC39/01 (Jean-Baptiste FANJUL).

 

Son travail consistait à confronter différentes sources de données récoltées dans le cadre du projet ECOLEMM : suivi photographique des lynx, suivi des chevreuils et chamois par GPS, données d’abroutissement au sein des domaines vitaux de ces mêmes ongulés.

 

L’objectif était de mettre en évidence d’éventuelles différences de modalité d’utilisation de l’habitat par les ongulés en fonction de l’intensité de présence du lynx et de la pression de chasse et d’examiner les conséquences possibles sur la pression d’herbivorie et les cascades trophiques.

 

Il ressort de ces analyses plusieurs conclusions à approfondir :

  • Les données de suivi des lynx à l’échelle de mailles de 2.5x2.5 km ne permettent pas de distinguer une hétérogénéité de présence de l’espèce à l’échelle des sites d’étude. Il conviendra donc d’intensifier le maillage de pièges photographiques en l’absence de lynx équipés de colliers GPS ;
  • Nous observons un effet de la prédation anthropique sur la sélection de l’habitat par les chamois, ainsi qu’un impact indirect sur la consommation de la végétation. Il y a une sélection nette des fortes pentes par le chamois, ainsi qu'une recherche des zones à la fois non chassées et proches des routes et dans une moindre mesure des points d'eau. Il apparaît clairement que plus un individu sélectionne les fortes pentes, moins l'évitement des zones de chasse/recherche des routes et de l’eau sera marqué. De plus, il semble y avoir une légère relation entre l'évitement des zones chassées et la distribution de la consommation de la végétation dans le domaine vital: moins cet évitement est marqué, et plus la consommation est forte dans le cœur par rapport à la couronne du domaine vital, en particulier pour les espèces d'intérêt sylvicole, ce qui confirme l’effet sur la végétation.  

 

Ce travail expose également des données sur la taille des domaines vitaux des chevreuils et chamois dans le massif jurassien. Ce rapport de stage de qualité nous a permis de réaliser les premières analyses exploratoires sur le sujet et nous permettra d’approfondir certains points dans l’avenir (exploitation des données d’activités, intensification du suivi des lynx, etc.) afin de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents.

 

Consulter le rapport complet ici :

GOUDET C., SAÏD S., CALENGE C., FANJUL J.-B. 2022. Effets de la prédation (naturelle par le Lynx boréal et anthropique par la chasse) sur l’utilisation de l’espace par les chamois et conséquences sur les cascades trophiques (Diplôme de Master 2 Mention Biodiversité — Écologie — Évolution Parcours DARWIN : Biologie Évolutive & Écologie). Université de Montpellier, Office Français de la Biodiversité.

Première page du rapport de stage de Clarisse GOUDET