En effet, les objectifs de ce suivi sont :
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Lynx photographié par un bénévole impliqué dans le suivi © A. DEROZE |
L’échantillonnageLe dispositif de piégeage photographique est basé sur un maillage 2.5x2.5 km au sein duquel est réparti un réseau de pièges photographiques doubles (deux pièges photographiques installés l'un en face de l'autre dans le but de photographier les deux flancs de l’individu). Ce réseau de suivi est continu dans le temps sur certaines périodes données. Il est centré sur les zones de captures d’ongulés afin de relier la présence du lynx au suivi des chevreuils et chamois marqués.
Les périodes de suivis menées jusqu’à présent sur le site du Jura sont les suivantes :
1 : Le passage d’un échantillonnage avec des mailles de 2.5 km de côté tel que préconisé par le KORA n’a été réalisé qu’à partir de 2019. Auparavant, des mailles de 2.7 km de côté étaient utilisées.
Le choix de la période automnale et début d’hiver permet de détecter les éventuelles reproductions et de mettre à jour le référentiel des lynx fréquentant les sites d’études. Cela permettra également d’estimer la pression de « présence », de façon concomitante à l’estimation de la pression de chasse. |
Dispositif de piégeage photographique utilisé en 2019-2020 |
Procédure d'identification des lynx - © OFB
Les résultats des campagnes photographiques pour le site d’études du Jura sont représentés ci-après :
Résultats du piégeage photographique sur le site d’études du Jura
Suivi |
Période de suivi continu | Surface suivie | Nombre d’individus identifiés1 |
Suivi initial | 06/2016 – 10/2017 soit 1 an et 4 mois | 20 mailles de 2.7 x 2.7 km - 145.8 km² |
19 individus (dont 4 jeunes dépendants) : - 3 femelles - 5 mâles - 11 de sexe non déterminé |
Suivi 2 | 10/2019 – 03/2020 soit 6 mois | 17 mailles de 2.5 x 2.5 km - 106.25 km² |
14 individus : - 2 femelles - 4 mâles - 8 de sexe non déterminé |
Suivi 3 | 10/2020 – 04/2021 soit 6.5 mois | 19 mailles de 2.5 x 2.5 km - 118.75 km² |
14 individus (dont 3 jeunes): - 3 femelles - 3 mâles - 8 de sexe non déterminé |
1 : Si l’individu n’est identifié que grâce à un flanc et qu’il est impossible d’affirmer qu’il s’agit d’un lynx différent, il n’est pas inclus dans l’effectif.
L’ensemble des suivis ont permis de récolter respectivement 263, 73 et 168 événements photographiques sur chaque période.
Lors de la première période de suivi, nous comptions 6 lynx « résidents » au regard de leur détection sur tous les mois de l’année.
Bien que la période soit bien plus courte et la surface plus restreinte pour le deuxième suivi, nous pouvons considérer 4 à 5 lynx « résidents » en 2019-2020, en sachant que 4 individus sont communs aux deux périodes.
Les cartes ci-dessous illustrent les zones de détection de ces lynx « résidents » en 2019-2020 et 2020-2021
Il est évidemment important de noter que les domaines vitaux des individus photographiés sont bien plus vastes que la surface de la zone d’études. En effet le lynx est un animal territorial. Dans le Jura, en moyenne, les mâles occupent des domaines vitaux allant de 260 à 280 km² et les femelles de 150 à180 km² (source : OFB). Les territoires d’individus du même sexe sont généralement adjacents les uns des autres avec peu de recouvrement. Le domaine vital d’un mâle peut recouper celui de plusieurs femelles.
Le nombre d’individus total fréquentant la zone est supérieur puisqu’il inclut les lynx de passage sur la zone durant le rut ou lors des phases de dispersion.
À long terme, ces données sont intéressantes en termes de suivi de l’espèce.
F39_060, mâle "résident" sur le site d'études du Jura © FDC01,39,74, OFB, CNRS |
Le suivi photographique permet également d'illustrer certains comportements remarquables. En l'occurrence, une femelle photographiée à plusieurs reprises avec des rongeurs dans la gueule. Sans doute nourrissait-elle ses jeunes avec ? © FDC01,39,74, OFB, CNRS |