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Projet 4 : Etude des cascades trophiques

Effet de la chasse (anthropique) sur l'utilisation de l'habitat par le chamois et le renouvellement forestier

Dans le cadre d'un stage de fin d'études de Master 2 Biodiversité-Écologie-Évolution, Clarisse GOUDET a analysé l'effet de la chasse et de la présence du lynx sur l'utilisation de l'habitat par le chamois au sein du massif jurassien.

Ne pouvant pleinement exploiter le volet « lynx » en l’absence de donnée suffisamment précise, les premiers résultats sur la chasse sont intéressants. 

 

 

 

En effet, l’analyse a principalement consisté à observer comment les chamois équipés de colliers GPS sur le site du Jura, utilisaient les différentes composantes du milieu naturel (pentes, couverture forestière, proximité aux routes, etc.) en fonction de la pression de chasse humaine à laquelle ils étaient soumis.

 

Finalement, l’objectif était de voir comment cela pouvait influencer leur consommation d’espèces ligneuses grâce à des mesures d’abroutissement réalisées au sein des domaines vitaux.  

 

Il ressort que la pression de chasse semble avoir un effet sur la sélection de l’habitat par le chamois, avec deux stratégies différentes selon les individus : 

 

  • Un groupe de chamois sélectionnant les fortes pentes, indépendamment de la pression de chasse. Il semblerait que ce groupe d’individus accentue sa consommation d’espèces ligneuses au cœur du domaine vital et préférentiellement sur les essences d’intérêt sylvicole ;

 

  • Un second groupe de chamois sélectionnant les zones à proximité aux routes et à l’eau, potentiellement en évitement à la pression de chasse. Pour ce groupe, la consommation d’espèces ligneuses se fait indépendamment dans le cœur ou dans la couronne du domaine vital.  

 

Le mécanisme expliquant ces observations n’est pas complètement compris, d’autant plus qu’il manque une variable d’importance sans les données de présence du lynx.   Toutefois, nous pouvons émettre l’hypothèse que les chamois préférant sélectionner les zones pentues au détriment de la pression de chasse à laquelle ils sont soumis, doivent compenser cette stratégie en concentrant leur alimentation dans des zones refuges et sur des essences appétentes.  

 

À l’inverse, les chamois évitant les zones chassées sont donc moins soumis à celle-ci et répartissent mieux leur consommation au sein de leur domaine vital.  

 

Bien que préliminaires et encore complexes à interpréter, ces résultats incitent à poursuivre les investigations sur le sujet.  

 

Plus d'informations ici

 

Consommation de chamois sur espèce ligneuse © JL Guillermoz

 

Hypothèses permettant d'expliquer le mécanisme - Illustration issue de la restitution du travail de Clarisse GOUDET